Ce week-end du 27
Octobre, le parti socialiste se réunissait à Toulouse pour un congrès,
l'occasion pour une majorité en difficulté de sonder l’unité affichée pendant
la campagne présidentielle qui a mené la victoire du candidat Hollande.
Entre un gouvernement ne faisant pas l’unanimité par ses
directions et ses méthodes, une première secrétaire en grâce pour sa sortie,
son successeur débarqué par les cadres du parti et une aile gauche remontée, le
parti majoritaire à l’assemblée retombe dans ses travers post victorieux.
Comme en 1983 avec
le tournant de la rigueur pris par le gouvernement de François Mitterrand, Mr
Hollande se retrouve face à la nécessité de sauver un système auquel il
s’opposait pendant sa campagne, mais dans lequel il se trouve pris au piège par
la demande de ses électeurs.
L’enthousiasme suscité par Emmanuel Maurel, nouveau chef de
file de l’aile gauche du parti, s’évertuant à réveiller les convictions du
parti suite aux propos de Jean-Pierre Jouillet qualifiant de « canards
boiteux » les entreprises en difficulté, est symptomatique de l’inéquation
entre ambition réformatrice socialiste et réalité gouvernementale.
Le passage en quelques mois du discours du Bourget où Mr
Hollande clamait que son principal ennemie était la finance, à la défense d’un traité européen mettant pieds et mains
liés les politiques européennes sous le credo libéral avec une légère touche de
croissance, sème le doute dans l’horizon socialiste.
Ce n’est personne d’autre que Martine Aubry qui va réussir à
dynamiser et mobiliser une assemblée militante partagée. Mais l’ex première
secrétaire s’écarte temporairement du paysage politique, pour prendre du recul
ou bien se faire désirer pour de nouvelles responsabilités plus en adéquations
avec ses attentes.
Le parti socialiste se retrouve donc à regretter la maire de
Lille et la pression monte sur les épaules d’un Harlem Désir davantage reconnu
pour sa langue de bois que par sa capacité mobilisatrice.
Le nouveau parti majoritaire doit donc faire ce qu’il peut
avec ce qu’il a, c’est aussi vrai en matière de réformes. L’ambition du parti
socialiste, est, depuis sa première accession au pouvoir en 1981, de mener à
bien des réformes progressistes sociétales comme actuellement l’acquisition du
droit de vote des étrangers, le mariage homosexuel ou le non cumul des mandats,
plutôt que de réformer en profondeur le système économique.
La volonté du PS de se montrer compétent pour pérenniser le
système conduit le gouvernement a irrémédiablement tourner le dos a ses valeurs
fondatrices. Dés lors le parti socialiste se retrouve dans un dilemme familier,
assumer les contraintes de la gouvernance ou se poser en éternel parti d'opposition « du côté de ceux qui n’ont rien » comme le remarquait Mr Maurel.
Lutter contre les inégalités économiques est un risque
facteur de dommages collatéraux pour l’ensemble de la société, et un parti en
quête de réélection et de pouvoir ne semble pas déterminer à prendre cette
direction.
Reste au parti le combat des idées, face à la radicalisation
grandissante de la droite, l’ex président d’SOS racisme a fort à faire pour
éviter le basculement des votes populaires sous la coupole du FN.
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